Le C2i2e est basé sur un référentiel de compétences relatives à l’usage des TICE dans l’exercice du métier d’enseignant. Ces compétences s’inscrivent dans le champ plus large des compétences professionnelles de l’enseignant.
La formation proposée en seconde année doit permettre la construction de ces compétences qui devront être développées et actualisées tout au long de la carrière professionnelle.
Cette formation est structurée selon quatre passages obligés qui seront abordés lors de temps spécifiques de formation consacrés aux TICE mais aussi dans les autres moments de la formation des stagiaires. Elle devrait aider les stagiaires à questionner les (leurs) pratiques et s’inscrire davantage dans une posture de questionnement que de certitude. Ce questionnement peut s’opérationnaliser à partir des trois leviers de la formation : un travail sur les représentations des apprenants, l’apport de points d’appuis théoriques, la construction et l’analyse de pratiques d’enseignement. [1]
Avec le développement des équipements personnels, des accès internet haut débit ou des réseaux multimédias dans les établissements scolaires, l’environnement de travail de l’enseignant évolue. Cette évolution a un impact plus ou moins fort sur les gestes professionnels en ce qu’elle peut les transformer ou en faire apparaître de nouveaux. La formation pourrait se proposer de construire des éléments de réponse à des questions [2] telles que :
Qu’est-ce qu’un espace numérique de travail ? Quelles en sont les possibilités aujourd’hui dans les établissements ? Quelle articulation entre l’espace classe et l’intranet pédagogique de l’établissement ? Un cartable numérique est-il un cartable ? Le réseau d’établissement favorise-t-il (impose-t-il) le travail en équipe ? Qu’est-ce qu’un bureau virtuel ? Quelle liberté l’enseignant conserve-t-il dans l’usage de l’environnement numérique de l’école ? Puis-je mettre mes cours en ligne sur le Web de l’établissement ? Le cahier de texte accessible à distance a-t-il un impact sur l’organisation de l’étude des élèves ? sur le rapport aux familles ? Puis-je accepter que mes élèves m’envoient leurs devoirs par courrier électronique ? Le courriel modifie-t-il le rapport des familles à l’équipe pédagogique ? Comment organiser une veille sur des questions professionnelles ? Mon équipement personnel est-il un outil de travail ? Avec qui puis-je travailler pour m’aider à structurer des espaces personnels sur l’intranet de mon collège ? Suis-je obligé d’utiliser les portables fournis par le CG13 ? Quelle est la différence entre un manuel papier et un e-manuel ? Travailler sur un ordinateur portable est-il équivalent à travailler sur un poste fixe ? etc..
Le travail en réseau, les facilités apportées par les TIC pour communiquer ou diffuser de l’information actualisent et rendent plus vives certaines questions relatives à la responsabilité professionnelle de l’enseignant : validité des informations, propriété intellectuelle, droits à l’image, protection des mineurs, confidentialité des données, etc. Si la connaissance de textes réglementaires est nécessaire, une réflexion sur les enjeux sous-jacents ne l’est pas moins.
La formation pourrait se proposer de construire des éléments de réponse à de questions4 telles que :
Doit-t-on permettre les recherches libres sur internet dans un établissement scolaire ? Y a-t-il des dangers pour les élèves, pour l’établissement, pour les enseignants ? Quelle éducation donner aux élèves dans l’usage des réseaux ? dans quelle cadre ? Quel est le cadre juridique des logiciels à l’école ? La sécurité informatique ne concerne-t-elle que les techniciens ? Puis-je écrire à mon inspecteur par courriel ? Comment réagir face à un blog d’élèves qui met en question ma pédagogie ? La « fracture numérique » est-elle un construit social ? Existe-t-il une cyber-citoyenneté ? Dois-je former mes élèves à l’usage des ordinateurs ? Le B2i est-il obligatoire ? Le développement des TIC est-il le cheval de Troie du libéralisme dans l’école ? etc.
Les outils de travail en réseau renouvellent les activités de recherche ou de production de documents par l’enseignant ou les élèves, tant dans les techniques mises en oeuvre qu’à propos de la tâche elle-même, facilitent la diffusion et les échanges. Ils peuvent favoriser une approche plus collective de ces activités.
La formation pourrait se proposer de construire des éléments de réponse à des questions [3] telles que :
Peut-on ouvrir un espace collaboratif dans l’intranet d’un établissement, à disposition d’un enseignant avec ses élèves ? Comment le gérer ? Quels sont les exemples d’utilisation scolaire de ces espaces ? Peut-on utiliser des blogs, des wikis ou des CMS (contents management systems) en classe ? Pour quels usages ? Ces outils ne risquent-ils pas d’appauvrir la communication interpersonnelle ? Comment éviter, dans les pratiques de recherche documentaire sur internet, que les élèves ne s’adonnent au copier-coller visible ou invisible ? Pour quoi et pour qui mettre en ligne ? Quelle est la différence entre collaboration et coopération ? Les plateformes de travail collaboratif favorisent-elles le travail en équipe ? Comment préparer une situation de recherche d’informations ? Doit-on former les élèves à la recherche d’informations ? etc.
L’enseignant conçoit et met en oeuvre des situations d’enseignement - apprentissage qui intègrent diverses ressources, parmi lesquelles peuvent figurer des outils numériques. L’usage de ces outils, spécifiques à la discipline ou plus généraux, par l’enseignant et/ou les élèves peut avoir un impact plus ou moins fort, positif ou négatif, sur l’activité des élèves et de l’enseignant, sur les interactions dans la classe, sur les objets de savoir eux-mêmes et finalement sur les apprentissages.
La formation pourrait se proposer de construire des éléments de réponse à des questions4 telles que :
Quelles sont les ressources numériques pour ma discipline ? Qui choisit les logiciels pédagogiques dans l’établissement ? L’ordinateur est-il un outil pédagogique ? L’ordinateur permet-il de faire mieux comprendre des mathématiques ? de faire des mathématiques autrement ? de faire d’autres mathématiques ? Quelles pratiques liées aux TICE favorisent l’interactivité dans la classe de langue ? Quelle place pour le professeur de langue vivante dans une séance où l’élève est devant sa machine ? Comment gérer ma classe en salle informatique ? Comment contrôler l’activité des élèves qui travaillent sur un ordinateur portable ? Les TICE permettent-elles de gérer des temps de travail différenciés ? Le temps de l’acquisition de compétences instrumentales par les élèves n’est-il pas pris sur le temps d’apprentissage ? Que faire en cas de panne ? Comment mesurer la plus (ou moins) value de l’usage de TIC dans une séquence pédagogique ? Comment articuler le travail en salle informatique avec les situations sans TIC ? La conception d’une séquence avec des TIC n’est-elle pas trop coûteuse en temps ? etc.
[1] Develay M., « Introduction » dans R. Guir, Pratiquer les TICE, De Boeck (2002)
[2] volontairement naïves et disparates, données ici à titre d’exemples
[3] volontairement naïves et disparates, données ici à titre d’exemples