Selon Ricoeur (2000), il existe une vraie différence entre devoir de mémoire et travail de mémoire. Il montre que le devoir de mémoire a quelque chose en plus que le travail de mémoire : une « obligation ». Le mot « devoir de mémoire » porte en lui le fait que l’oubli est proscrit : il ne faut rien oublier de l’histoire : « nous sommes redevables à ceux qui nous ont précédés d’une part de ce que nous sommes ». Alors que le terme de « travail de mémoire » englobe le terme de : « mémoire » mais aussi ce lui : « d’histoire ». Ce dernier ne craint pas l’oubli, et comprend une visée plus universelle, qui touche le plus de monde. Alors que le devoir de mémoire vise plus une perspective identitaire. C’est pour cela que beaucoup préfèrerons parler de travail de mémoire plutôt que de « devoir de mémoire ». Dans le cadre de notre projet, nous utiliserons les deux termes.
L’École a un rôle essentiel à jouer dans la transmission de la mémoire nationale auprès des élèves. En effet, en complément des enseignements, en particulier celui de l’histoire et de l’Education Morale et Civique, les journées commémoratives, les visites des sites mémoriels et, plus globalement, toutes les actions éducatives menées dans le domaine de la mémoire constituent des moyens privilégiés pour mener ce travail pédagogique, visant notamment à faire acquérir aux élèves les repères de l’histoire à laquelle ils appartiennent et les valeurs de la République qui fondent leur École. La question de la mémoire tient alors une place primordiale dans l’enseignement scolaire, avec notamment l’objectif de faire émerger chez les élèves un sentiment d’appartenance à un groupe, à une nation, et ainsi participer à la construction de citoyens éclairés et sensibilisés à une mémoire collective, celle de notre pays. Il est donc important de faire acquérir aux élèves la distinction entre mémoire individuelle et mémoire collective. L’acquisition de cette dernière permet ainsi de faire émerger des valeurs communes, partagées par le groupe, et de fait, favoriser le vivre ensemble et la cohésion nationale. On peut alors parler d’une réelle politique mémorielle menée par les institutions, scolaire comme politique, le but étant de donner du sens à l’Histoire de France, au travers d’événements marquants, souvent traumatisants, mais avec toujours comme but, la nation et la mise en avant de grands personnages : Clémenceau pour la première guerre mondiale par exemple, ou encore le général De Gaule pour la seconde (Eduscol, mai 2018, « Les enjeux du travail de mémoire »
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Site eduscol - Devoir de mémoire. Repéré à : http://eduscol.education.fr/cid74026/les-enjeux-du-travail-de-memoire.html

Site eduscol - Mission centenaire. Repéré à : http://eduscol.education.fr/cid72380/commemoration-du-centenaire-de-la-premiere-guerre-mondiale.html